Eglise

Renaissance et Église




Invasion romaine


   La pensée grecque ne résiste pas à l'invasion romaine au IIe siècle av. J.-C., les Romains n'ayant qu'un objectif : conquérir de nouveaux territoires. Ils ne s'intéresse ni aux savants ni à la science, mais uniquement à l'astrologie. Vers l'an 300, le christianisme devient la religion officielle de l'empire romain, dont la chute au VIe siècle permet au monde arabe islamique de reprendre le flambeau de la civilisation grecque et des sciences jusqu'à l'an mil. Des penseurs arabes traduisent en arabe les grands textes grecques et s'élèvent contre la vision aristotélicienne d'éternité du monde car « si l'espace est fini, pourquoi le temps ne le serait pas également et pourquoi n'y aurait-il pas eu un début à l'Univers ? ».


L’Europe de 300 à l'an 1000 : les barbares, les chrétiens et Charlemagne


   Dès le IVe siècle de notre ère, l'Europe est envahie et ravagée par des hordes barbares. L’Église naissante va créer une transition salutaire dans ce monde médiéval où la religion catholique sera un refuge contre l'anarchie ambiante. Saint Augustin (354-430), moine et philosophe militant pour la reprise des observations des astres, écrit : « Dans la Cité des Dieux, l'Univers ne peut être que bon et son étude ne peut que renforcer la foi. » Saint Bède le Vénérable (672-735), moine et astronome, est aussi le premier à utiliser l'année de naissance de Jésus-Christ comme origine de notre ère. A la fin du VIIIe siècle, Charlemagne (747-814) rend obligatoire l'enseignement de l'astronomie dans les écoles de son royaume comme le sont déjà la géométrie, l'arithmétique et la musique.

L'an 1000 en Europe, la Renaissance et évolution scientifique de la cosmologie


   En l'an mil, la population européenne augmente fortement grâce à des innovations technologiques agricoles et à une réorganisation de la société. La pensée grecque est redécouverte par l'Occident, et l’Église s'empare de ce savoir mais avec le souci permanent de concilier l'Univers grec antique avec les Écrits de la Bible. Et ce n'est qu'au XIIe siècle que les échanges culturels naissants entre les pays occidentaux et musulmans permettent aux écrits d'Aristote et Ptolémée, déjà traduits du grec en arabe, de l'être en latin par Gérard Crémone (1114-1187). Les cours d'astrologie et d'astronomie apparaissent au XIIe et XIIIe siècles dans plusieurs Universités naissantes telles que la Sorbonne, Cambridge et Oxford.
On entre dans la période de la Renaissance en Europe durant laquelle l'astronomie connaît un essor considérable. C'est en effet une poignée de religieux, sous la surveillance de l’Église, qui font progresser le modèle d'Univers de Ptolémée dans le sens d'une évolution scientifique, et ce en introduisant des idées nouvelles qui chassent la Terre et l'Homme de leur place centrale et en déplaçant la localisation de Dieu. L’Église a du mal à concilier l'Univers grec antique, qui n'a ni commencement ni fin, avec l'Univers chrétien créé par Dieu.

Univers chrétien fini avec sphères propulsées par des Anges


   Thomas d'Aquin (1225-1274), moine dominicain, fait une synthèse des Univers où il introduit Dieu qui est présent en personne dans l'Empyrée, la partie la plus haute du ciel. Pour ne pas tomber, les planètes sont attachées à des sphères cristallines propulsées par des Anges. Une sphère primaire est animée d'un mouvement de rotation permanent et Dieu réside au delà de cette sphère dans l'Empyrée, lieu paradisiaque où sont rassemblés tous les péchés, monde éthéré, pur et immatériel où Dieu est présent. Cette conception d'Univers fini, géocentrique convient à l'église qui y voit une conformité avec les écritures saintes. Le paradoxe de l'Univers fini est résolu en considérant que l'objet, traversant la bordure du monde matériel, devient immatériel du fait de son passage dans le monde éthéré.

Problème pour localiser Dieu


   L’Église, dont Étienne Tempier évêque de Paris au XIIIe siècle, découvre dans cet Univers géocentrique fini des contradictions avec la théologie chrétienne dont le Dieu est présent en tout lieu donc infini. Thomas d'Aquin le confine en effet à un seul endroit, l'Empyrée, ce qui revient à douter de Ses pouvoirs illimités. Une question se pose alors : « Pourquoi Dieu n'occuperait-il pas la place centrale dans l'Univers à la place de l'Homme ? »

Dieu est partout et tout est centre dans un Univers infini


   Nicolas de Cues (1401-1464), cardinal allemand, défend l'idée que l'Univers est infini, la terre n'est plus au centre et n'est plus immobile. Il déclare : « Puisque Dieu est partout et le centre en tout endroit, tout lieu dans l'Univers doit en être aussi le centre ». Il écrit en 1440 : « La fabrique du monde a son centre partout et sa circonférence nulle part. Aucun lieu de l'Univers n'est donc particulier et ses propriétés sont en moyenne les mêmes partout, puisque tout est centre, rien n'est centre et le firmament étoilé doit apparaître le même quelque soit le lieu d'observation dans l'Univers. » 
   Ceci correspond aujourd'hui au principe cosmologique utilisé pour construire des modèles d'Univers, notamment par Einstein qui développe sa théorie de la relativité générale de 1915 en partant de ce principe confirmé en 1965 quand Penzias et Wilson détectent le rayonnement fossile, (lumière émise 380 000 ans après le Big Bang), qui baigne tout l’Univers d'une manière homogène (intensité constante) et isotrope (dans toutes les directions).

Et si c'était la Terre qui bougeait et non les étoiles ?


   Un évêque français Nicole Oresme (1320-1382) s'est posé la question suivante: « Ne nous serions-nous pas trompé comme le marin à bord de son bateau, et si c'était la Terre qui bougeait et non les étoiles ? » Pour lui les étoiles semblent se mouvoir dans la voûte céleste tout aussi bien du fait de la rotation des objets célestes autour de la terre immobile, que d'une rotation de la Terre par rapport aux objets célestes immobiles. Il a donc l'intuition, au XIVe siècle, de la relativité des mouvement !



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Joe Kal





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